Cela fait cinq ans que l’UAW (United Auto Workers) œuvre en faveur de la création d’un syndicat dans l’usine Nissan de Canton (Mississipi), qui emploie quelque 6 000 salariés. Aux Etats-Unis, pour qu’un syndicat puisse ouvrir une section syndicale dans un site, il faut qu’il recueille la majorité des voix lors d’élections organisées en interne par le National Labor Relations Board. Et pour que des élections soient organisées, il faut que 30 % des salariés se déclarent au préalable favorables à cette initiative. Or depuis plusieurs années, les salariés de Nissan dénoncent les menaces et les campagnes d’intimidation de la part de la direction pour empêcher la tenue d’un processus électoral serein. Aussi, comme cela a déjà été le cas dans le passé pour plusieurs grandes entreprises françaises ayant d’importantes activités aux Etats-Unis (Sodexo, PPR – aujourd’hui Kering – Imerys…), des salariés sont venus en France pour demander à Carlos Ghosn, président-directeur général de Renault mais aussi de Nissan, d’intervenir auprès de la direction de l’usine afin qu’elle cesse ces pratiques. Ils sont également venus sensibiliser l’Etat français, actionnaire majoritaire de Renault, lui-même majoritaire de Nissan.