Lancées à l’initiative de la Banque mondiale en 2007, les « obligations vertes » (green bonds, des obligations destinées à financer des projets s’inscrivant dans une politique de transition écologique) ont connu, selon l’institution internationale, un spectaculaire essor en 2014, puisque le volume d’émission est passé de 11,8 milliards de dollars en 2013 à 36,6 milliards l’an dernier, faisant en même temps émerger un nouvel intérêt chez les établissements bancaires et les sociétés des secteurs de la production et de la distribution d’énergie. Cependant, ce marché d’un nouveau type souffre encore de deux lacunes majeures. Premièrement, les montants levés sont encore loin des investissements nécessaires pour financer la seule transition vers une économie bas-carbone (500 milliards de dollars par an entre 2010 et 2020 environ, selon l’Agence internationale de l’énergie). En second lieu, en dépit de quelques initiatives, les spécialistes s’accordent à dire que la définition et les critères de sélection des projets sont encore trop flous pour assurer une visibilité suffisante aux émetteurs et les éloigner du risque d’être accusés de « greenwashing ». Ainsi l’émission d’obligations vertes réalisée par GDF Suez en mai 2014 pour un montant de 2,5 milliards d’euros a-t-elle été fortement attaquée par les associations écologistes qui craignaient, à partir de cette source, un financement partiel du barrage de Jirau, dans la forêt amazonienne, et ce en dépit des dommages écologiques et sociaux, directs et indirects, que de tels ouvrages génèrent inéluctablement.