En principe, en mai et juin, le dialogue entre les entreprises et leurs actionnaires entre dans une phase particulièrement active. Durant les assemblées générales, grâce aux échanges entre actionnaires et dirigeants, certains sujets peuvent être approfondis, voire révélés par des participants attentifs. Néanmoins, en dépit d’un temps consacré aux échanges qui reste conséquent, quoique susceptible de varier de manière substantielle d’une assemblée à l’autre, ce dialogue semble de plus en plus « lissé » et les réponses aux questions qui s’écartent des principaux axes de travail ou de préoccupation recentrent inexorablement le débat, laissant sans doute l’intervenant sur sa faim. Les questions écrites, qui ont enregistré un certain essor au cours des dernières années, ne sont plus lues dans certaines réunions, ni même évoquées, les réponses étant simplement postées sur le site Internet de l’entreprise. Pourtant, l’une des richesses de ces rencontres est précisément de permettre de sortir des sentiers battus, d’ouvrir des perspectives et de s’extraire des huis clos. De ce point de vue, on constate que les dialogues ouverts préalablement à l’assemblée par les investisseurs socialement responsables dans le cadre de leur politique d’engagement restent confidentiels et qu’ils contribuent en conséquence assez peu au décloisonnement entre les parties prenantes et au brassage des idées.