Au final, évaluer la responsabilité sociétale d’une entreprise revient, le plus souvent, à identifier les activités susceptibles de réduire le champ des droits et des libertés des personnes et des communautés (rémunérations dérisoires, appropriation de biens communs, déstabilisation des équilibres sociaux, pollution…), à évaluer les mesures qui sont adoptées pour répondre à ces risques ou à ces situations et, enfin, à analyser les actions menées pour s’associer aux défis que nos sociétés se sont fixés (intégration, accès aux biens et services, réhabilitation des milieux naturels…). A un moment où les échéances politiques soulignent les difficultés croissantes des citoyens à retrouver un rôle dans la cité, les entreprises doivent également chercher à mieux s’y inscrire, mais sans se substituer aux individus. Cela étant, cette démarche peut s’accompagner de dérives, notamment dans les relations qui unissent les entreprises et les pouvoirs publics, que ces relations revêtent la forme de pratiques visant à réduire les prérogatives et les moyens des Etats (optimisation fiscale agressive, lobbying…) ou, à l’inverse, à établir des rapports complices et suspects avec les autorités, tels que ceux présentés dans cette lettre entre Orange et les services secrets français. Dans tous les cas, il s’agit de trouver un équilibre subtil dans lequel les personnes conservent le premier rôle.