Le Nigeria poursuit ses efforts pour récupérer l’argent détourné des caisses de l’Etat

Au Nigeria, la lutte contre les fonds détournés, c’est un peu le serpent de mer : des montants faramineux qui retrouvent rarement le chemin des caisses de l’Etat. Depuis son élection en mai 2015, le président, Muhammadu Buhari, ne cesse de souligner son désir de lutter contre la corruption et sa volonté de récupérer l’argent détourné au cours du mandat de son prédécesseur, Jonathan Goodluck (voir Impact Entreprises n° 229 et IE n° 234). Les actions se multiplient. La Chambre des représentants vient ainsi d’ordonner une enquête afin de déterminer si l’équivalent de 17 milliards de dollars de pétrole brut n’a pas été volé par des entreprises et des instances gouvernementales lors de la présidence de Jonathan Goodluck. De son côté, le Sénat a décidé d’ouvrir une enquête sur la société de télécommunications MTN Nigeria sur la base de soupçons de sortie illégale d’argent du pays entre 2006 et 2016 pour un montant de 12 milliards de dollars. Au moment où la justice américaine vient de décider de lever les obstacles au rapatriement de 550 millions de dollars détournés par Sani Abacha, qui a gouverné le pays entre 1993 et 1998 (date de sa mort), les efforts de l’actuel président nigérian pour récupérer les fonds détournés se préciseraient-ils ?