En juin dernier, plusieurs sociétés ont interpellé le président de la Commission européenne afin qu’il introduise dans le droit européen des normes imposant une réduction des rejets de GES des poids lourds (voir Impact Entreprises n° 238). Les émissions de ce mode de transport, qui ont enregistré peu de progrès au cours des quinze dernières années, représentent en effet près de 5 % des rejets de gaz à effet de serre de l’Union. Parallèlement, le 19 juillet, la Commission a condamné cinq des principaux constructeurs de camions (Man, Volvo/Renault, Daimler, Iveco, Daf) à payer 2,9 milliards d’euros pour s’être entendus sur le niveau des « barèmes de prix bruts » des véhicules, le calendrier relatif à l’introduction des technologies d’émission, la répercussion sur les clients des coûts des technologies d’émission. L’infraction a été constatée entre 1997 et 2011. Si l’enquête ne montre pas de lien entre cette entente et des pratiques visant à contourner les règles antipollution, elle explique, du moins partiellement, pourquoi les progrès de ce secteur en matière de lutte contre la pollution sont si lents en Europe. Quelques jours avant la décision de la Commission, Scania, qui fait également l’objet d’une enquête séparée dans ce domaine, a inauguré le 22 juin avec un Scania G 360 le premier tronçon électrique pour camions, long de deux kilomètres, sur l’autoroute E16, au nord de Stockholm.