Taxonomies vertes dans le monde. Des simplifications, des reculs et quelques avancées

Le 4 juillet 2025, la Commission européenne a adopté un acte délégué visant à simplifier la taxonomie de l’Union. Elle allège ainsi considérablement la charge administrative des entreprises. Celles-ci seront exemptées de déclaration sur leurs activités non matérielles, c’est-à-dire celles qui correspondent à moins de 10 % de leur chiffre d’affaires, de leurs dépenses d’investissement ou de leurs dépenses d’exploitation. De fait, cela exclut les activités émergentes dont l’analyse pourrait pourtant être très intéressante pour apprécier la vitesse de transition des modèles économiques. Les cadres de reporting ont aussi été simplifiés. Les points de données ont été réduits de 64 % pour les entreprises non financières et de 89 % pour les sociétés financières.

L’acte délégué va être transmis au Parlement européen et au Conseil pour une période d’examen de quatre mois. Cette période peut être prolongée de deux mois. Les mesures de simplification s’appliqueront à compter du 1er janvier 2026 et couvriront l’exercice 2025 avec une possibilité de report sur l’exercice 2026.

Le gouvernement britannique, quant à lui, a annoncé le 15 juillet qu’il ne donnait pas suite à son projet de taxonomie verte prévu pour catégoriser les activités économiques durables sur les plans climatique et environnemental. Selon le ministère britannique des Finances, la décision de ne pas inclure la taxonomie dans le cadre de la finance durable a été prise à la suite des commentaires formulés dans le cadre de sa consultation. Seulement 45 % des répondants ont exprimé une opinion positive quant à l’intérêt d’une taxonomie, et bon nombre d’entre eux ont estimé que d’autres actions étaient plus prioritaires. Cette initiative avait été lancée en 2020.

De son côté, la Chine a mis à jour sa propre taxonomie qui entrera en vigueur en octobre. Les activités vertes seront regroupées en une seule liste qui remplacera deux classifications distinctes utilisées précédemment pour le marché obligataire, d’une part, et pour les prêts, d’autre part, et gérées par des ministères différents. Elle ne couvrira pas le marché des actions. Le nouveau cadre élargit également le champ des activités vertes éligibles en incluant plusieurs thèmes : la résilience climatique, la réduction des émissions de méthane, le transport ferroviaire de voyageurs, le commerce écologique, ainsi que la finance axée sur la consommation verte. Les solutions orientées vers l’adaptation climatique sont cependant peu présentes dans la nomenclature.