L’Agence internationale de l’énergie a publié les chiffres préliminaires des émissions de gaz à effet de serre de 2015. Pour la seconde année consécutive, ceux-ci montrent une stagnation des rejets par rapport à l’année précédente. Les rejets atteignent 32,1 milliards de tonnes, en dépit d’une progression de l’économie mondiale de 3,1 % environ. Ces données doivent cependant susciter un optimisme modéré. D’une part, parce qu’on pouvait imaginer que le « renversement de la courbe » serait plus marqué compte tenu du ralentissement de l’économie mondiale (3,4 % en 2014) et de l’accroissement des efforts déclenché par l’approche de la COP21 et, d’autre part, parce qu’il faudrait, selon les calculs du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), que les rejets annuels s’établissent dans une fourchette comprise entre 9 milliards et 18 milliards de tonnes en 2050 pour espérer contenir l’augmentation de la température au-dessous de 2° C. Cela correspond à une diminution des rejets comprise entre 44 % et 72 % par rapport aux niveaux actuels sur les trente-cinq prochaines années, alors qu’ils ont presque doublé au cours des trente-cinq dernières années.