Des responsables politiques britanniques appellent à une analyse approfondie de Shein en cas d’une potentielle introduction en Bourse de la société

Dans un article du 2 juin 2024, le journal bangladais Daily Star a indiqué que, rapporté sur un an, le prix à l’exportation des articles vestimentaires fabriqués au Bangladesh a chuté de 8 à 16 % au cours des 8 derniers mois. Cette information a été diffusée par l’Association des fabricants et exportateurs de vêtements du Bangladesh (BGMEA). En outre, le volume de vêtements exportés vers les principaux marchés a aussi affiché une tendance à la baisse pendant les 10 derniers mois. Cela est essentiellement dû à la baisse de la demande mondiale.

Pour un pays comme le Bangladesh qui dépend fortement de cette industrie, cela pose un sérieux problème, et ce, d’autant que les autres pays producteurs ne devraient pas rester les bras croisés face à la mollesse du marché. Les salariés, déjà dans une situation précaire, en seront les premières victimes.

Dans ce secteur d’activité, Shein, la multinationale chinoise spécialisée dans la mode ultra-éphémère, continue de focaliser l’attention. Son ascension fulgurante l’a conduite à solliciter une introduction en Bourse auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis. Mais la SEC a indiqué à la société que sa candidature ne serait examinée que si elle était accompagnée d’un prospectus rendu public. Néanmoins, Shein n’a pas l’air très disposée à accepter ces conditions. Elle se méfie de la surveillance accrue que cela susciterait de la part du Congrès, des médias et des consommateurs, en particulier en ce qui concerne son approvisionnement en coton au Xinjiang, en Chine. En conséquence, la firme aurait engagé des pourparlers pour entrer à la Bourse de Londres, cette dernière semblant actuellement chercher à séduire les prétendants à une introduction sur les marchés boursiers.

Mais plusieurs personnalités politiques britanniques ont annoncé que la cotation de Shein devrait être soumise à un examen plus approfondi. Ainsi, Alicia Kearns, présidente conservatrice de la commission des affaires étrangères de la Chambre des communes, a déclaré qu’« une entreprise qui n’a pas fait preuve de transparence sur l’intégralité de sa chaîne d’approvisionnement comme l’exige la loi britannique et qui suscite de graves inquiétudes quant aux conditions de travail dans ses usines n’a pas sa place à Londres ». Un représentant du parti travailliste estime de son côté « que le Parlement doit s’assurer que les préoccupations soulevées récemment par le Congrès américain concernant le travail forcé dans les chaînes d’approvisionnement de Shein ont été soigneusement prises en compte ».