Des associations sud-coréennes accusent deux multinationales d’adopter des procédés qui relèvent du greenwashing

Le 8 mars 2024, l’association de défense du climat installée à Séoul, Solutions For Our Climate (SFOC), a déposé une plainte contre deux entreprises auprès de l’organisme en charge du respect de la loyauté des pratiques commerciales (Korean Fair Trade Commission, KFTC) et de l’Institut coréen de l’industrie et de la technologie de l’environnement. Les deux sociétés accusées sont : le conglomérat manufacturier et de services SK, et le géant de la sidérurgie Posco.

SFOC reproche à ces deux groupes d’avoir « blanchi » les progrès qu’ils ont effectués en matière de décarbonisation en comptant deux fois les réductions d’émissions qu’ils ont réalisées grâce au programme Green Premium. Ce dispositif donne la possibilité aux clients d’acheter de l’électricité produite à partir d’énergies renouvelables moyennant des frais supplémentaires versés à l’entreprise publique Korea Electric Power Corporation (Kepco). En échange, Kepco délivre des certificats d’énergie renouvelable.

L’Agence coréenne de l’énergie certifie la quantité d’émissions réduites des producteurs d’électricité grâce aux énergies renouvelables. Ces quantités sont déduites de leurs volumes d’émissions. Le ministère coréen de l’Environnement et le ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Énergie interdisent aux entreprises qui achètent un certificat Green Premium de prétendre également à des réductions d’émissions, car cela fausserait les calculs permettant de suivre les progrès de la Corée vers l’atteinte de son objectif national de neutralité carbone pour 2050. Les sociétés qui affirment réduire leurs émissions sur la base de la « prime verte » comptent donc deux fois le volume de rejets de GES évité.