La multinationale Rio Tinto sous le feu des critiques pour sa gestion de l’eau et le respect de la biodiversité lors de son assemblée générale

La question de la disponibilité de l’eau et des conflits d’usage est un problème de plus en plus critique. Lors de sa dernière assemblée générale qui s’est tenue le 4 avril 2024, le groupe minier anglo-australien Rio Tinto a fait l’objet de questions sur ce sujet, mais aussi sur celui de la protection de la biodiversité.

L’entreprise développe une partie du projet Simandou en Guinée, l’un des plus grands gisements de minerai de fer inexploités au monde. Or, plus de 23 000 chimpanzés pourraient être affectés dans cette région par les activités minières, selon une étude publiée le 3 avril dans la revue Science Advances. Les actionnaires ont donc interrogé les administrateurs de Rio à propos de Simandou. Le président du conseil, Dominic Barton, a déclaré qu’il avait rencontré sur place quatre organisations de la société civile à ce sujet.

Les actionnaires ont également questionné Rio Tinto sur l’exploitation de sables minéralisés à Madagascar par sa filiale QIT Madagascar Minerals. En 2022, celle-ci a déversé l’eau du site minier dans le milieu naturel en raison de fortes pluies. Des poissons morts ont été retrouvés après le rejet de cette eau. Les actionnaires ont indiqué que le cabinet d’avocats britannique Leigh Day avait envoyé une lettre qui précisait que 64 personnes de la région affirmaient que les cours d’eau et les lacs contenaient encore des niveaux élevés d’uranium et de plomb. La directrice générale de la division des minéraux de Rio a répondu qu’un rapport indépendant avait été commandé par la société pour enquêter sur la mort des poissons, mais qu’il n’avait pas été concluant. Cette lettre pourrait néanmoins être le point de départ d’une action juridique de la part du cabinet d’avocats à l’encontre de la compagnie minière.

Le groupe fait l’objet d’autres interpellations, notamment de la part d’une organisation représentant des fonds de pension britanniques, le Local Authority Pension Fund Forum. Cette organisation s’inquiète de la gestion de l’eau par l’entreprise dans sa mine de cuivre d’Oyu Tolgoi en Mongolie.