Le 20 mai 2024, les salariés de l’usine Saint-Gobain Sekurit d’Avilés (Espagne) ont entamé une grève de trois jours. Cette action répondait à la décision du groupe de fermer sa division de pare-brise présente sur le site. Celle-ci emploie 150 personnes. Saint-Gobain justifiait cette décision par le ralentissement économique durant la pandémie, une crise d’approvisionnement en composants et des perspectives de marché incertaines.
En 2022, l’entreprise avait annoncé un plan de restructuration. Mais au lieu d’entamer un dialogue avec les syndicats, elle avait engagé des procédures de licenciement. Les travailleurs se sont alors mis en grève, les licenciements ont été annulés, et des négociations ont débuté avec les syndicats. Le plan proposé par Saint-Gobain prévoyait d’investir 10 millions d’euros, mais aussi de réduire les effectifs, d’intégrer des restrictions salariales dans la convention collective et de baisser les salaires pour les nouveaux embauchés. Ce dernier point a été rejeté par les syndicats, qui soulignaient l’expertise des salariés de l’usine et sa bonne productivité, et ce, malgré un déplacement progressif de la production vers le site de Kenitra (Maroc), où les coûts de main-d’œuvre sont moins élevés.
Finalement, le processus de négociation s’est achevé le 24 mai avec un accord validé par 83 % des salariés. L’accord comprend des améliorations pour les départs en retraite anticipée (abaissement de l’âge de 59 à 58 ans, un revenu égal à 70 % du salaire brut pendant cinq ans, le maintien des cotisations de sécurité sociale), le transfert de 22 salariés dans la division verre qui reste sur le site…