Près d’un an après la cérémonie de clôture, la Coupe du monde de football, qui s’est déroulée du 20 novembre au 18 décembre 2022 au Qatar, continue de faire parler d’elle. Une dizaine d’années avant que débute la compétition, la situation dramatique des travailleurs migrants intervenant dans la construction des énormes infrastructures nécessaires à l’événement avait suscité de nombreuses réactions de la part des organisations de défense des droits humains et des syndicats.
Le 12 octobre 2023, 38 anciens ouvriers ayant travaillé sur des chantiers qataris ont déposé une plainte contre une société du bâtiment étatsunienne auprès d’un tribunal de district du Colorado pour traite d’êtres humains et exploitation par le travail. Ils poursuivent la firme Jacobs Solutions, installée à Dallas, et sa filiale CH2M pour avoir choisi de « participer sciemment à des opérations qui exploitaient leur travail et en tiraient profit ». Leur action a été initiée sur la base du Trafficking Victims Protection Reauthorization Act.
Les plaignants affirment que les entreprises leur ont menti sur les conditions d’emploi et de vie offertes sur place. Ils étaient enfermés dans des locaux exigus et insalubres, et étaient obligés de travailler en pleine chaleur jusqu’à 72 heures d’affilée sans nourriture ni eau. Ils accusent aussi leurs employeurs d’avoir confisqué leurs passeports afin qu’ils soient dans l’impossibilité de quitter le Qatar, de remédier à leurs conditions de travail ou de changer d’employeur.