Glencore est sous le feu des critiques. Selon une dépêche de l’AFP du 25 mai 2023, l’association colombienne Tierra Digna a mis en demeure BNP Paribas, Crédit Agricole et BPCE pour leur financement de la société suisse Glencore et sa filiale Prodeco. L’ONG reproche aux établissements bancaires leur activité dans les mines de charbon de La Jagua et de Calenturitas, qui n’ont jamais respecté les normes établies par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en matière d’émissions de poussière. Elle dénonce aussi la contamination des eaux de surface et souterraines par des substances toxiques telles que le plomb. Tierra Digna demande aux trois banques de se soumettre à la loi française sur le devoir de vigilance et de rédiger un nouveau plan de vigilance d’ici 3 mois.
Parallèlement se tenait l’assemblée générale de Glencore (26 mai). Des représentants syndicaux et d’ONG de différents pays ainsi que de communautés autochtones d’Australie, du Canada, de Colombie et du Pérou y ont pris part. Ils ont dénoncé le manque flagrant de volonté du géant suisse de s’attaquer aux graves problèmes environnementaux, sociaux et de gouvernance liés à ses activités dans le monde, de même que son refus du dialogue. C’était, pour les organisations, une occasion d’aborder ces questions au plus haut niveau du groupe. Elles ont été très déçues par les réponses apportées par le président du conseil d’administration, qui a nié les accusations et orienté les intervenants vers les directions locales.
Sur le sujet climatique, un groupe d’actionnaires a déposé un projet de résolution pour demander que le rapport 2024 du groupe sur la transition climatique intègre des informations spécifiques concernant le charbon thermique. La résolution a obtenu un score honorable de 29,2 % des voix. Compte tenu de l’aversion de Glencore pour le dialogue, ce bon résultat pourrait encourager des actionnaires à déposer des projets de résolution sur les droits humains à l’ordre du jour des prochaines assemblées générales de la société.