La question du salaire décent (qui permet de vivre dignement de son travail) est au cœur de la responsabilité élargie des entreprises, surtout en période d’inflation. Cette question se pose partout dans le monde, en particulier en Asie du Sud et du Sud-Est où une industrie de main-d’œuvre à bas coût alimente les marchés occidentaux. Le Bangladesh est le deuxième exportateur de vêtements vers l’Union européenne, juste derrière la Chine. Dans ce pays, le salaire minimum pour ce secteur est actuellement de 8 000 takas par mois (68 euros). Il représente environ 20 % du revenu de subsistance, d’après les organisations spécialisées. Le 5 février 2023, les syndicats ont réclamé la convocation par le gouvernement d’un conseil du salaire minimum (Minimum Wage Board) ainsi qu’une réévaluation de ce salaire minimum à 23 000 takas. Le gouvernement vient de former ce conseil. Le 10 avril, il a annoncé la nomination du représentant du patronat (l’ancien président de l’Association des fabricants et exportateurs de vêtements du Bangladesh – BGMEA –, Siddiqur Rahman) et de celui des travailleurs du secteur (le président de la Ligue nationale des employés du vêtement du Bangladesh, Sirajul Islam Rony) au conseil d’administration. Le conseil du salaire minimum compte aussi quatre membres permanents : le représentant de la Fédération des employeurs du Bangladesh, Moksud Belal Siddiqui ; le dirigeant du syndicat Jatiya Sramik League, Sultan Ahmed ; un membre indépendant, Kamal Uddin, professeur à l’université de Dhaka ; et le juge de district principal Liaquat Ali Molla qui préside le conseil.