En 2022, la progression des résultats des majors pétrogazières occidentales (Exxon, Shell, TotalEnergies, Chevron, BP) a été spectaculaire. À la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de l’envolée du prix de l’énergie, leurs profits cumulés ont atteint 180 milliards de dollars, plus du double de ceux de 2021. Le phénomène touche tous les secteurs. Pour les 29 sociétés du CAC40 qui ont déjà dévoilé leurs résultats, la croissance a été de 6 % entre 2021 et 2022, et de 75 % entre 2019 (avant les crises, donc) et 2022. Ces annonces provoquent des réactions et des contre-réactions. Si, selon Bernard Arnault, « les gens ne connaissent pas bien l’économie », ils ne comprennent pas non plus pourquoi, dans leur quotidien et en dépit des bons résultats affichés par les entreprises, leurs conditions de vie se dégradent et les fonds nécessaires à une transition écologique juste et universelle restent très insuffisants. La RSE, dont se prévalent de nombreux acteurs, ne devrait-elle pas réellement viser une meilleure répartition de la richesse créée et faire disparaître ces antinomies ?