Les systèmes de captage et de stockage du carbone (CSC) sont, pour de nombreux gouvernements et entreprises, un élément clé pour répondre à leurs objectifs de neutralité carbone. Néanmoins, les organisations écologiques contestent ce postulat. Des chercheurs de l’Institute for Energy Economics and Financial Analysis (IEEFA) semblent leur donner raison dans une étude publiée le 1er septembre 2022.
Le rapport a tout d’abord examiné 13 projets phares de CSC représentant 55 % de la capacité mondiale actuelle. Le document précise que sept d’entre eux ont eu des résultats largement inférieurs à leurs objectifs initiaux, deux ont été arrêtés, et un a été mis en veilleuse. Il souligne également que la plupart des technologies de CSC instaurées depuis une cinquantaine d’années ont finalement consisté à réinjecter dans les réservoirs le gaz associé à l’extraction pétrolière, et ce, afin d’extraire davantage de pétrole. Cela représente environ 28 millions de tonnes réinjectées sur les 39 millions capturées chaque année dans le monde. De plus, dans le cas d’un développement à grande échelle de cette technologie, il faudra trouver des sites de stockage appropriés. Le CO2 piégé devra alors être surveillé pendant des siècles pour s’assurer qu’il ne s’échappe pas dans l’atmosphère.
Pour les auteurs de l’étude, bien que le CSC puisse jouer un rôle dans certains secteurs pour lesquels il est difficile d’obtenir des résultats rapides de réduction des GES, il ne s’agit en aucun cas d’une solution pour lutter contre l’augmentation catastrophique des rejets dans le contexte actuel. En juillet dernier, d’autres chercheurs ont calculé que le volume de dioxyde de carbone maximal qu’une « restauration responsable » de la nature pourrait absorber diminuerait le réchauffement climatique de… 0,18 °C d’ici 2100.