Son impact sur l’environnement, les mauvaises conditions de travail dans ses entrepôts, sa politique antisyndicale, sa défaillance en matière de protection des données personnelles, etc. font partie des motifs qui suscitent de vives réactions à l’encontre du groupe Amazon. Mais son omnipotence et son besoin de contrôler son environnement sont aussi des raisons qui expliquent la montée des oppositions à son égard. Sur le terrain commercial, des lois existent. Elles sont rodées, et elles peuvent coûter cher.
Ainsi, la Commission européenne a ouvert deux enquêtes sur le groupe de Seattle pour pratiques anticoncurrentielles. Il en est de même de la part de la Securities and Exchange Commission (SEC) et de la Federal Trade Commission (FTC) américaines. En Inde, une enquête a également été ouverte le 28 avril 2022. La plate-forme américaine y est soupçonnée de privilégier certains vendeurs sur des sites internet et de donner la priorité aux annonces de certains d’entre eux…
Cette fois, c’est le procureur général de Californie, Rob Bonta, qui a déposé une plainte, le 14 septembre 2022, contre le géant américain. Il a déclaré que les pratiques de l’entreprise violaient la loi californienne sur la concurrence, en particulier la loi Cartwright. Le recours se concentre en grande partie sur la manière dont Amazon pénalise les vendeurs qui proposent des produits à des prix inférieurs sur d’autres plates-formes. Si le groupe repère un produit moins cher sur le site d’un concurrent, il supprime souvent des boutons majeurs, tels que « Acheter maintenant » ou « Ajouter au panier », d’une page offrant une liste de produits.
La poursuite est limitée à la Californie. Mais compte tenu de la taille de son économie et du rôle d’Amazon dans celle-ci, ce litige pourrait avoir des implications importantes au plan national. Le procureur général du district de Columbia, Karl A. Racine, avait déjà déposé une plainte contre Amazon en 2021 pour pratiques commerciales déloyales. Mais celle-ci a été rejetée en mars, puis en août de cette année. Le juge de la Cour supérieure du district de Columbia avait conclu que monsieur Racine n’avait pas apporté suffisamment d’éléments pour prouver que les politiques d’Amazon étaient anticoncurrentielles. Monsieur Bonta a déclaré qu’en fournissant beaucoup plus de précisions sur la façon dont le groupe nuisait aux consommateurs, il pensait que l’affaire aboutirait là où le district de Columbia avait échoué.