Le 26 juin 2022, les patrons d’Engie, de TotalEnergies et d’EDF ont signé une tribune dans laquelle ils appellent, notamment, à « un grand programme d’efficacité énergétique et une chasse au gaspillage nationale ». Cette déclaration a suscité l’étonnement chez les uns, la méfiance chez les autres. Mais, abstraction faite de la conjoncture issue de la guerre en Ukraine, il se pourrait que les difficultés d’accès aux denrées de première nécessité (énergie, eau, alimentation…) s’accentuent dans le futur (difficultés d’approvisionnement, rareté, prix, internalisation des externalités cachées…), en particulier pour les centaines de millions de personnes qui en sont déjà éloignées. Un modèle fondé sur la lutte contre le gaspillage et la recherche de sobriété pourrait participer à une plus juste répartition de ces biens. Cependant, pour faire simple, on peut se demander comment les entreprises s’y prendront pour maintenir leurs résultats financiers si elles vendent moins, mais conservent des tarifs raisonnables. Une solution pourrait consister à rechercher des relais de croissance en offrant des services qui permettent de lutter contre le gaspillage et/ou d’atteindre cette sobriété. Les trois énergéticiens se sont déjà engagés dans cette voie. Ils peinent néanmoins encore à présenter un socle clair et convaincant (chiffre d’affaires, investissements, recherche…) susceptible de donner foi en ce modèle.