Dans la dernière mouture de son projet de « taxonomie verte » publiée le 31 décembre 2021, la Commission européenne prévoit d’intégrer les activités de gaz et de nucléaire parmi les « énergies de transition » (IE n° 358). Cette position a été contestée par les groupes écologistes, mais aussi par les investisseurs. Le groupe d’investisseurs institutionnels sur le changement climatique (Institutional Investors Group on Climate Change – IIGCC) a publié, le 12 janvier 2022, une lettre ouverte aux représentants des États membres de l’Union et aux eurodéputés pour les appeler à exclure le gaz de la taxonomie de l’Union. Les quelque trois cent soixante-dix investisseurs représentent cinquante mille milliards d’euros d’actifs sous gestion. Selon Stephanie Pfeifer, directrice générale de l’IIGCC, « l’inclusion du gaz nuirait à la crédibilité de la taxonomie […]. Pour les investisseurs institutionnels, l’inclusion du gaz limitera leur capacité à aligner leurs portefeuilles et leurs investissements sur la neutralité carbone. À une époque où nous avons besoin de clarté, l’inclusion du gaz crée un précédent inutile et brouille les pistes pour les investisseurs qui cherchent à faire ce qu’il faut. »