En juin 2020, BlackRock avait voté contre le renouvellement d’un administrateur du groupe lors de l’assemblée générale d’Air Liquide, au motif que l’entreprise ne répondait pas aux recommandations de la Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD) en matière de reporting climatique (IE n° 327). Depuis, le groupe Air Liquide a annoncé qu’il investirait huit milliards d’euros dans l’hydrogène d’ici 2035 afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050. L’un de ses axes de développement est la production par électrolyse. Il va toutefois falloir accélérer, car pour l’instant, sur les 1,2 million de tonnes d’hydrogène produites par le groupe dans le monde, un peu plus de mille cinq cents le sont grâce à ce procédé. La capacité actuellement mobilisée dans ce domaine s’élève à 21,2 MW, alors que l’entreprise envisage trois gigawatts en 2035. C’est dans ce contexte que, le 8 mars 2022, la société a annoncé qu’elle avait obtenu un soutien de cent quatre-vingt-dix millions d’euros de la part de l’État français pour son projet d’électrolyseur Normand’Hy, d’une capacité initiale de 200 MW. Sa mise en service est prévue pour 2025. Le coût total du projet n’a pas été communiqué. Rappelons, à titre de comparaison, que le montant des décisions d’investissements industriels du groupe s’est élevé à près de trois milliards d’euros en 2021.