Aujourd’hui, certaines entreprises donneuses d’ordres rendent publique la liste de leurs fournisseurs et sous-traitants. Cela n’a pas toujours été le cas. Certes, rien ne garantit que ces listes soient complètes, mais elles permettent aux organisations qui défendent les droits sociaux d’envisager un début de contrôle sur les conditions sociales de ces sites. C’est le cas d’Amazon, qui publie les coordonnées des quelque mille neuf cents fournisseurs de ses marques propres à travers le monde. L’organisation américaine Tech Transparency Project (TTP) analyse « l’influence des principales plates-formes technologiques sur les politiques publiques et nos vies ». TTP a étudié la liste des fournisseurs d’Amazon et a découvert qu’elle comprenait cinq entreprises qui ont été liées directement ou non au travail forcé des minorités ethniques de la région chinoise du Xinjiang (notamment les populations ouïgoures). Cela est contraire aux chartes de la firme. Mais aussi à la législation américaine, qui oblige les entreprises à démontrer qu’elles ont mis en œuvre les mesures de vigilance suffisantes pour garantir que les marchandises produites en tout ou en partie au Xinjiang ne sont pas entachées par le travail forcé.