L’un des principaux producteurs d’huile de palme au Cameroun, Socapalm, va investir 38,2 milliards de francs CFA (58 millions d’euros) pour étendre ses plantations dans la région du littoral. Socapalm est contrôlé par Socfin, une société de droit luxembourgeois, elle-même détenue à 38 % par le groupe français Bolloré et à 23 % par la société liechtensteinoise Geselfina. Une convention signée avec le gouvernement camerounais permettra aux investisseurs de bénéficier d’exonérations fiscales et douanières allant de cinq à dix ans dans le cadre de la loi sur l’incitation à l’investissement privé. Ces investissements permettront aussi au pays – qui compte devenir le premier producteur d’huile de palme du continent – de réduire ses importations annuelles. Mais le développement accéléré de l’huile de palme en Afrique est dénoncé par les associations écologistes en raison de ses effets dévastateurs sur la forêt. Par ailleurs, Socfin et certaines de ses filiales sont visées par plusieurs accusations, formulées par des organisations de défense des droits humains. En 2010 par exemple, plusieurs ONG ont porté plainte à l’encontre des sociétés Bolloré, Financière du Champ de Mars, Socfin (antérieurement Socfinal) et Socfinaf (antérieurement Intercultures) auprès des points de contact nationaux (PCN) français, belge et luxembourgeois pour « violations des principes directeurs de l’OCDE du fait des pollutions de l’environnement et des violations des droits des communautés riveraines et des travailleurs causées par l’activité de leur filiale camerounaise Socapalm ». A la suite de cette saisine, le PCN belge a déclaré, le 23 novembre 2015, que Socfin ne respectait pas les principes directeurs de l’OCDE et qu’il déplorait « vivement [le] refus de collaboration de la part de Socfin ». Socfin et Socapalm ont démenti ces accusations dans un communiqué, le 25 novembre, en précisant que des mesures avaient été adoptées et transmises au PCN belge. Une affaire à suivre…