La première partie de la Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP-15) s’est déroulée virtuellement du 11 au 15 octobre 2021. La deuxième phase des négociations se tiendra en présentiel à Kunming (Chine) du 25 avril au 8 mai 2022. Des points importants restent incertains à l’issue de ce premier cycle, comme la préservation de 30 % des terres et des océans, et l’apport de fonds substantiels pour financer la mise en œuvre des mesures. Mais des voix s’élèvent pour également réclamer une nouvelle approche de la conservation de la nature, fondée sur la protection des droits de ceux qui en dépendent, notamment des peuples autochtones. C’est ce qu’a demandé une coalition de cent soixante-six organisations de la société civile dans une lettre ouverte publiée le 11 octobre 2021.
Certains parcs nationaux ont été créés par la relocalisation forcée de personnes. Dans d’autres cas, la lutte contre le braconnage a conduit à de graves abus contre les agriculteurs et les chasseurs, dont les ressources de subsistance ont été considérablement réduites. L’ambition de protéger 30 % des terres et des océans, si elle est entérinée, pourrait générer de nouvelles appropriations massives de terres. Certaines organisations réclament donc que les politiques liées à l’environnement intègrent systématiquement les droits de l’Homme. Elles soulignent que la préservation de la nature pilotée par les autochtones fonctionne aussi bien, voire mieux, que les approches de conservation traditionnelles dirigées par les États et/ou les grandes organisations internationales comme le WWF et la WCS (Wildlife Conservation Society). Sur le terrain, les problèmes de financement, la faiblesse de la gouvernance et les difficultés inhérentes à la surveillance de vastes étendues ont, en effet, souvent conduit à de mauvais résultats. Pour mémoire, en 2010, les Nations unies s’étaient engagées sur vingt objectifs à atteindre pour la décennie 2011-2020 en faveur de la biodiversité (les objectifs d’Aichi, Japon). Le 15 septembre 2020, le secrétariat de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique indiquait que six d’entre eux seulement pouvaient être considérés comme partiellement atteints (IE n° 329).