Malgré les progrès observés depuis le début du siècle, le paludisme provoquerait encore le décès de 400 000 personnes dans le monde, dont au moins les deux tiers en Afrique. Pour la première fois, le 6 octobre 2021, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a approuvé et recommandé l’utilisation généralisée d’un vaccin antipaludique chez les enfants, le RTS,S/AS01 (RTS,S) développé par le laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK) et l’organisation à but non lucratif américaine PATH. Les projets pilotes ont été lancés en 2019 dans trois pays (Ghana, Kenya et Malawi) dans des zones de transmission du paludisme allant de modérée à élevée. Plus de 800 000 enfants ont reçu au moins une injection, et à ce jour, plus de 2,3 millions de doses ont été administrées. Les essais pluriannuels ont montré une baisse des formes graves du paludisme de 30 à 40 %.
En août, une étude menée sur six mille enfants par la London School Hygiene and Tropical Medicine, publiée dans le New England Journal of Medicine, a également montré qu’après trois ans, la combinaison de l’administration saisonnière d’antipaludiques et la vaccination RTS,S réduisait les épisodes cliniques de paludisme, les hospitalisations pour paludisme grave et les décès dus à cette maladie d’environ 70 %. Ces données indiquent que l’impact de la vaccination RTS,S peut être accru pour diminuer le taux de mortalité, en particulier lorsqu’elle est associée à d’autres interventions recommandées de lutte contre le paludisme dans un contexte saisonnier. GSK a aussi signé un accord de transfert d’une partie du vaccin avec le laboratoire indien Bharat Biotech, ce qui pourrait le rendre plus largement accessible. Le laboratoire s’est également engagé à faire en sorte que 15 millions de doses annuelles soient disponibles à un maximum de 5 % au-dessus du coût de production.