Le 29 septembre 2015, lors d’un dîner organisé par la Lloyd’s, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, a fait un discours remarqué sur les risques liés aux changements climatiques (IE n° 223). Il a ensuite impulsé la Taskforce on Climate-related Financial Disclosure (TCFD). L’objectif de cette initiative était d’élaborer des règles définissant la manière dont les entreprises rendaient compte de l’effet du changement climatique sur leurs activités. Depuis cette date, les propositions se sont multipliées, même si certaines associations spécialisées estiment que les mesures prises ou envisagées sont trop timides.
De nombreuses banques se sont désormais engagées dans des démarches volontaires pour se conformer aux règles préconisées par la TCFD. Depuis le 1er juillet 2021, l’autorité des marchés suisse (FINMA) exige des cinq plus grandes banques et des quatre plus importantes compagnies d’assurances du pays qu’elles informent le public quant aux risques financiers liés au climat. La méthodologie est cependant laissée à l’appréciation des établissements. Le 22 septembre 2021, la Banque Centrale Européenne (BCE) a publié un rapport présentant les résultats d’un test de résistance au climat (climate stress test) de l’économie. L’exercice a consisté à simuler les effets du changement climatique sur plus de quatre millions d’entreprises mondiales et environ mille six cents banques de la zone euro. L’étude a fait ressortir que, en cas d’inaction climatique, le risque de défaillance d’un portefeuille de prêt augmenterait en moyenne de 8 % par rapport à un scénario de transition. Ce risque supplémentaire serait même de 30 % pour les prêts les plus exposés. De son côté, l’organisation américaine Ceres a évalué l’exposition aux risques climatiques physiques des prêts syndiqués de vingt-huit banques américaines (IE n° 351). Elle montre que la valeur à risque annuelle moyenne pourrait approcher les 10 %.
Le 21 octobre 2021, le Parlement néo-zélandais a adopté une loi qu’il considère comme étant la première de cette nature et de cette ambition à être mise en place dans le monde. À partir de 2023, environ deux cents grandes entités devront publier des informations liées au climat pour les exercices commençant en 2022. La réglementation concerne toutes les banques enregistrées auprès du Financial Markets Conduct ; les coopératives de crédit et les sociétés de crédit immobilier dont l’actif total est supérieur à un milliard de dollars australiens (610 millions d’euros) ; les gestionnaires de fonds d’investissement gérant plus d’un milliard de dollars (ils seront tenus de faire des déclarations fonds par fonds) ; les assureurs agréés ayant un actif sous gestion supérieur à un milliard de dollars ou un revenu annuel de primes supérieur à 250 millions de dollars ; et les émetteurs d’actions et de titres de créance cotés sur le marché néo-zélandais.