À la suite d’une nouvelle offensive meurtrière des rebelles liés à Daech, dans la province de Cabo Delgado au Mozambique à la fin du mois de mars, le groupe Total, très impliqué dans le développement d’un important projet gazier dans ce pays (voir IE), a suspendu ses activités le 27 mars dans la région et a décidé d’évacuer son personnel. Le 26 avril, le groupe a confirmé « le retrait de l’ensemble du personnel du projet Mozambique LNG du site d’Afungi ». Cette information corrobore le drame humanitaire qui se déroule dans la région.
Parallèlement, l’association Friends of the Earth (England, Wales and Northern Ireland) a annoncé, le 22 avril, qu’elle avait obtenu l’autorisation de la Haute Cour de justice britannique de saisir les tribunaux pour contester la décision de UK Export Finance (UKEF), l’agence de crédit à l’exportation du Royaume-Uni, de fournir un soutien financier d’un milliard de dollars au développement du gaz naturel liquéfié au Mozambique. L’association reproche à l’agence de ne pas avoir procédé à l’analyse nécessaire pour évaluer correctement si son soutien au projet était conforme aux obligations du Royaume-Uni et du Mozambique au regard de l’accord de Paris. L’ONG fait, par exemple, remarquer que les émissions dues à l’utilisation finale du gaz sont estimées à environ 116 millions de tonnes d’équivalent CO2 par an, soit l’équivalent du total des rejets du transport aérien pour l’ensemble des États membres de l’Union européenne. Pourtant, ces émissions n’ont pas été prises en compte.