Le Groenland est un territoire constitutif du royaume du Danemark. Toutefois, il jouit d’une très large autonomie, notamment dans le contrôle de ses ressources. Cette grande région (quatre fois la superficie de la France) est peuplée de moins de 57 000 habitants. Mais le réchauffement climatique alimente les convoitises pour l’exploitation de ses importantes ressources minières. À la suite d’un vote de défiance à l’encontre du gouvernement de coalition social-démocrate au sein du parlement local (Inatsisartut), des élections anticipées se sont tenues le 6 avril. Le sort d’un projet d’exploitation du gisement de terres rares et d’uranium, situé à Kvanefjeld dans le sud de l’île, était l’un des enjeux majeurs du scrutin.
Lors de la campagne électorale, le parti Inuit Ataqatigiit a milité contre ce projet qui présente de graves risques environnementaux. Le parti de centre-gauche Siumut y était, quant à lui, favorable. Avec 36,6 % des voix, l’Inuit Ataqatigiit est arrivé en tête des élections devant le Siumut (30 %). Il a décroché 12 sièges sur 31 et va engager des pourparlers pour former un gouvernement de coalition. Le nouveau gouvernement devra déterminer le sort du projet minier, dont la licence est détenue par la société australienne Greenland Minerals qui possède pour principal actionnaire l’entreprise chinoise Shenghe Resources, spécialisée dans les terres rares. Le parti Inuit Ataqatigiit devra aussi rassurer la communauté minière mondiale quant à l’avenir de futurs projets miniers éventuels s’il s’avérait qu’ils ne présentaient pas les mêmes risques environnementaux.