Depuis deux ou trois ans, BlackRock, le plus grand gestionnaire d’actifs mondial, commence à se mobiliser sur les grandes questions sociétales. Pour autant, de nombreux observateurs considèrent que son implication est encore trop timide. Ainsi, début octobre, la presse faisait remarquer que la société de gestion avait, cette année, soutenu moins de votes environnementaux lors des assemblées générales des entreprises qu’en 2019 (IE n° 330). Mais le 10 décembre, la société a déclaré que le soutien aux résolutions des investisseurs jouerait un « rôle de plus en plus important dans [ses] efforts de gestion de la durabilité ». Pour Sandy Boss, responsable mondiale des activités d’engagement chez le gestionnaire d’actifs depuis le mois de mai, BlackRock a traditionnellement accordé aux entreprises le « bénéfice du doute ». Mais elle a ajouté que, désormais, il y avait une urgence à ce que les entreprises agissent plus rapidement. Dans le cadre de son analyse, BlackRock a également identifié une « relation très forte » entre les projets de résolution obtenant le soutien de 30 % à 50 % des actionnaires et les mesures prises par les entreprises pour répondre aux préoccupations exprimées. Sandy Boss a précisé que la société de gestion « n’appuierait pas sur le bouton pour soutenir toutes les résolutions sur le climat » mais qu’elle soutiendrait les propositions lorsqu’elles seront raisonnables. À partir de l’année prochaine, BlackRock demandera aussi aux entreprises installées aux États-Unis, en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique de divulguer des statistiques sur la diversité ethnique, les entreprises asiatiques étant invitées à communiquer des informations sur la diversité des sexes. BlackRock pourrait alors commencer à voter contre les entreprises qui ne font pas d’efforts pour s’assurer que les conseils d’administration, la direction et les effectifs reflètent les sociétés dans lesquelles elles opèrent.