En principe, le développement durable consiste à concilier les dimensions sociales, environnementales et économiques. Mais cela est-il possible en toutes circonstances ? L’annonce de Danone, le 23 novembre, de son intention de supprimer près de 2 000 postes dans le monde et d’économiser un milliard d’euros pour simplifier son organisation et répondre à la crise pose, dans tous les cas, la question. Lors de l’assemblée générale de la société, le 26 juin 2020, Cécile Cabanis, notamment en charge des finances du groupe, avait indiqué que la société avait « aussi décidé de protéger [ses] actionnaires et [avait] décidé de maintenir la proposition de distribution de dividende [1,44 milliard d’euros, NDLR] qui avait été décidée au moment de l’annonce de [ses] résultats et qui est une proposition de distribution complètement cohérente avec ce [que l’entreprise] a fait jusqu’à maintenant. » Danone fait ainsi partie des neuf entreprises du CAC 40 à avoir maintenu le montant de son dividende en dépit de l’incertitude à laquelle doit faire face l’économie mondiale. Certains pourraient donc se demander si, dans cette période très particulière, une autre répartition de la valeur créée – en l’occurrence le bénéfice distribuable – n’aurait pas permis d’alléger une partie du fardeau transféré aujourd’hui aux salariés, même s’il est probable que la transformation annoncée le 23 novembre aurait eu lieu tôt ou tard.