Depuis que le Qatar a été désigné, le 2 décembre 2010, pour organiser la Coupe du monde de football de 2022, ce pays fait l’objet d’une très vive contestation internationale sur les conditions de vie et de travail des travailleurs migrants engagés dans la construction des imposantes infrastructures destinées à l’événement (voir IE). Face aux protestations tous azimuts contre les violations des libertés individuelles et des droits humains, il avait déclaré en mai 2014 qu’il allait supprimer le système de la kafala (IE n° 193). Six ans plus tard, le 31 août 2020, le Qatar a annoncé l’entrée en vigueur d’un ensemble de mesures, qui sont saluées comme majeures par les organisations syndicales : fin de l’obligation pour les travailleurs migrants d’obtenir l’autorisation de leur employeur pour changer d’emploi, instauration d’un salaire minimum mensuel de 1 000 riyals qataris (232 euros), versement par les employeurs d’allocations minimales pour couvrir les frais de logement et de nourriture, possibilité de démissionner avec un préavis écrit d’un ou deux mois selon les cas. Les syndicats et les ONG restent néanmoins vigilants. Ils estiment en effet que le gouvernement doit encore améliorer la détection des violations, prévoir de lourdes peines en cas d’infraction, renforcer la capacité des inspecteurs du travail et supprimer l’autorisation de l’employeur pour le renouvellement et l’annulation du permis de séjour des travailleurs migrants.