Lors du Petersberg Climate Dialogue qui, les 27 et 28 avril, a réuni en visio-conférence plus de trente gouvernements sur la crise climatique, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a déclaré que « lorsque l’argent des contribuables est utilisé pour sauver des entreprises, il doit créer des emplois verts et une croissance durable et inclusive […] il ne doit pas renflouer des industries obsolètes, polluantes et à forte intensité de carbone ». Cette déclaration fait écho aux demandes émanant de nombreuses organisations écologistes à la suite des plans de sauvetage annoncés par plusieurs gouvernements. En France, le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a affirmé que les prêts de 7 milliards d’euros accordés ou garantis par l’Etat à Air France seraient assujettis au respect de contreparties environnementales (réduction de 50 % des émissions de GES par passager d’ici à 2024 sur les vols intérieurs, utilisation de biocarburants, réduction drastique des lignes intérieures quand il y a des alternatives ferroviaires de moins de deux heures et demie…). Ces annonces sont jugées très insuffisantes par les écologistes qui, par ailleurs, attendent de voir la suite. Ils constatent que certaines de ces annonces sont très proches de ce qu’Air France avait déjà prévu dans sa feuille de route, prédisent que l’augmentation de l’utilisation des agrocarburants accentuera la pression sur les forêts tropicales et estiment que la limitation de l’existence d’alternatives ferroviaires à deux heures et demie est une demi-mesure.