Le 31 mars, le New Hampshire est devenu le premier Etat des Etats-Unis à interdire temporairement les sacs réutilisables durant la pandémie de coronavirus. Puis, début avril, ce sont les comtés californiens d’Alameda, de Contra Costa, de Marin, de San Mateo, de San Francisco et de Santa Clara qui ont exigé des épiceries qu’elles interdisent ces sacs. Les gens sont prudents, on le comprend. Mais les écologistes craignent que cette tendance mette à mal des années de combat pour réduire l’utilisation des sacs à usage unique et dénoncent les campagnes actuellement menées par l’industrie du plastique pour freiner les législations qui lui sont défavorables. Ainsi, dans une lettre adressée le 18 mars au département américain de la Santé et des Services sociaux, la Plastics Industry Association a demandé à ce dernier de déclarer que les interdictions des produits en plastique à usage unique étaient une menace pour la santé publique en période de pandémie. Les ONG n’ont pas tardé à réagir. Pour elles en effet, les sacs réutilisables doivent probablement être manipulés avec plus de soin afin de minimiser le risque de transmission de maladies, mais comme à peu près tout actuellement. Par ailleurs, elles précisent que les recherches mentionnées par la lettre ne sont pas pertinentes et que l’étude la plus souvent citée a été financée, en 2011, par l’association professionnelle American Chemistry Council. De son côté, en Europe, le lobby des transformateurs européens de plastique, EuPC (European Plastics Converters), a adressé, le 8 avril, un courrier à la Commission européenne. L’association professionnelle demande explicitement à la Commission de reporter d’au moins un an la mise en œuvre par les Etats de la directive SUP sur les plastiques à usage unique et de lever toutes les interdictions déjà en vigueur concernant certains de ces produits.