Marie-Claude Hessler est décédée en mars dernier dans sa 79e année. Pendant plus de vingt ans, cette Française, juriste de formation, a inlassablement interpellé Mattel sur les conditions de travail des ouvrières et ouvriers de ses sous-traitants. Durant toutes ces années, elle a collecté des informations, établit le contact entre les associations de défense des droits humains, rencontré les ouvrières au Mexique ou en Chine. Mais Marie-Claude Hessler était surtout la petite actionnaire française qui se déplaçait presque tous les ans à l’assemblée générale de la célèbre multinationale, en Californie, pour interroger le conseil d’administration sur la situation des salariés dans les usines des sous-traitants du groupe, sur les conditions dans lesquelles les audits sociaux étaient effectués, sur les intentions des dirigeants de l’entreprise à cet égard… Elle a également déposé plusieurs projets de résolution sur ces questions à l’ordre du jour du géant de l’industrie du jouet, mobilisant actionnaires et investisseurs pour faire évoluer les pratiques. Précurseure de l’actionnariat engagé, Marie-Claude Hessler a inspiré de nombreuses vocations.