L’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) a annoncé, le 26 mars, sa décision de suspendre temporairement (sans fixer de date de fin) l’application des lois environnementales. Les entreprises n’auront ainsi pas à respecter les normes environnementales durant l’épidémie de coronavirus. L’Agence a précisé qu’elle ne « [demanderait] pas de sanctions en cas de non-respect des obligations de surveillance et de rapport de routine ». Les entreprises devront essayer de réduire « les effets et la durée de toute non-conformité » avec les lois environnementales et tenir des registres où elles consigneront elles-mêmes les circonstances ayant présidé à la non-conformité et la responsabilité de l’épidémie de coronavirus à cet égard. Depuis quelques jours, l’EPA subissait la pression d’un certain nombre d’industries pour suspendre l’application de plusieurs réglementations environnementales en raison de la pandémie, ainsi que l’atteste, par exemple, une lettre de dix pages adressée à l’EPA par l’American Petroleum Institute (API).
La dynamique engagée par les acteurs progressistes se poursuit néanmoins aux Etats-Unis. Ainsi, les 5 et 6 mars, les deux assemblées de l’Etat de Virginie ont approuvé le Virginia Clean Economy Act (VCEA) qui met l’Etat sur la voie d’une électricité totalement décarbonée d’ici à 2045. Ce document adopte plusieurs mesures et fixe notamment des objectifs d’investissements massifs dans l’efficacité énergétique, le stockage de l’énergie, l’énergie solaire et éolienne. La Virginie devient ainsi le premier Etat du Sud à se lancer dans une transition vers les énergies propres. De son côté, le 26 mars, la Californie a adopté un nouvel objectif d’émissions pour son secteur électrique, qui devrait doubler la capacité d’énergie propre de l’Etat au cours de la prochaine décennie et fermer la porte au développement de nouvelles usines de gaz naturel. Les nouvelles usines de gaz ne seront autorisées que si elles utilisent du biométhane provenant du fumier, des décharges ou des eaux usées, à la place du gaz extrait du sol. La Commission des services publics de l’Etat s’est fixé l’objectif suivant : baisser les émissions de gaz à effet de serre à 46 millions de tonnes d’ici à 2030, soit 56 % de moins que le niveau atteint en 1990. Les fournisseurs d’électricité californiens devront développer près de 25 gigawatts d’énergie renouvelable et de stockage de batteries pour atteindre l’objectif, soit près du double de la quantité actuellement disponible dans l’Etat.