Impact Entreprises a déjà relayé les alertes de certaines ONG sur les conséquences dramatiques de l’exploitation du sable de rivière pour l’environnement et les droits des populations (voir IE). Dans certaines régions, cette extraction excessive n’est presque pas encadrée. Cela favorise l’érosion des rives et des deltas, et réduit considérablement l’accès des populations aux terres cultivables. La densité de population de la cité-Etat de Singapour est la deuxième la plus élevée au monde après la principauté de Monaco. Le dynamisme économique et démographique du territoire alimente un secteur de la construction en perpétuelle effervescence. Ce mouvement, accru par les efforts déployés afin de poursuivre l’extension sur la mer, fait de Singapour le premier importateur mondial de sable. Face à cette boulimie et aux désastres écologiques générés, les pays voisins (Indonésie, Philippines, Cambodge, Malaisie…) ont tour à tour considérablement diminué leurs exportations de sable vers Singapour. La pression a été donc transférée sur les autres pays de la région, et notamment sur le Myanmar. Le long de la rivière Salween, les activités de dragage s’amplifient et les paysans perdent leurs terres. Les entreprises assurent que ces derniers sont indemnisés, mais les activités manquent de transparence et ne sont guère contrôlées par les autorités. Par ailleurs, les groupes du secteur de la construction qui s’approvisionnent en sable ne semblent pas exercer une surveillance plus sérieuse sur les pratiques de leurs fournisseurs, si l’on en croit les dispositifs publiés. Dans ce contexte, il serait tout à fait pertinent, pour les parties prenantes des grands donneurs d’ordre, d’exhorter ces derniers, en particulier ceux présents sur le juteux marché singapourien, à plus de vigilance et d’exigence.