L’indépendance de la presse vis-à-vis des acteurs économiques est une donnée fondamentale pour apprécier l’objectivité de l’information diffusée. Le média britannique The Guardian a déclaré le 29 janvier qu’il n’accepterait plus de publicité des sociétés pétrolières et gazières, devenant ainsi le premier grand organe de la presse mondiale à s’interdire de recevoir de l’argent des entreprises extrayant des combustibles fossiles. Par cette décision, dont l’effet est immédiat, The Guardian entend ne plus participer à une influence qui nuit à la cause environnementale. En effet, les organisations écologistes soutiennent depuis longtemps que les compagnies énergétiques « blanchissent » leurs activités grâce à des campagnes publicitaires coûteuses. Ces compagnies y mettent en avant des investissements – plutôt faibles – dans les énergies renouvelables tout en continuant à tirer la grande majorité de leurs bénéfices de l’extraction de combustibles fossiles. Dans un contexte difficile pour l’industrie des médias, la publicité représente 40 % des revenus du groupe. Plusieurs associations écologistes ont salué ce choix courageux. Des lecteurs ont exprimé le souhait que le média refuse aussi la publicité pour tout produit ayant une empreinte carbone importante, comme les voitures ou les vacances, mais, pour les dirigeants de l’organe de presse, cette option n’est pas viable financièrement.