Avec le développement des véhicules électriques, smartphones et autres appareils nécessitant un stockage d’énergie, le cobalt est devenu une denrée très convoitée. Mais il suscite aussi la polémique en raison des conditions de travail déplorables entourant son extraction, en particulier dans certaines mines de République démocratique du Congo (RDC), un pays qui concentre la moitié des réserves mondiales du minerai (voir IE). Le 15 décembre dernier, cinq sociétés américaines (Apple, Google, Dell, Microsoft et Tesla) ont été appelées à comparaître devant un tribunal de Washington D.C. par le cabinet de défense des droits humains International Rights Advocates (IRAdvocates) au nom de quatorze tuteurs d’enfants et enfants de RDC. Dans leur plainte, les familles congolaises soutiennent que leurs enfants ont travaillé illégalement dans des mines appartenant à la société minière britannique Glencore. Le cobalt extrait était ensuite vendu à Umicore, un négociant en métaux et produits miniers basé à Bruxelles, qui le cédait aux cinq entreprises citées. Les conclusions des avocats décrivent la manière dont les enfants ont été poussés par l’extrême pauvreté à chercher du travail dans les grands sites miniers, où ils étaient payés moins de 2 dollars par jour pour des travaux éreintants et dangereux, creusant la roche dans des tunnels avec des outils rudimentaires. Certains enfants ont été tués par l’effondrement d’un tunnel, tandis que d’autres ont été paralysés ou ont subi des blessures mortelles à la suite d’accidents. Les documents affirment que les cinq sociétés avaient l’autorité et les ressources nécessaires pour contrôler leur chaîne d’approvisionnement, mais que leur incapacité à le faire a contribué aux blessures subies par les enfants et aux décès. Les plaignants réclament des dommages-intérêts pour travaux forcés, ainsi qu’une indemnisation pour enrichissement sans cause, supervision négligente et pour avoir intentionnellement infligé une souffrance psychologique.