ExxonMobil a tout tenté pour empêcher la plainte de l’Etat du Massachusetts qui l’accusait d’avoir induit en erreur les investisseurs et les consommateurs pendant des décennies sur le rôle des carburants fossiles dans le changement climatique (voir IE). En vain. Le 24 octobre, Maura Healey, la procureure générale de l’Etat, a déposé son recours contre la compagnie. En France, le 23 octobre, des associations ont assigné Total en référé pour l’insuffisance de son plan de vigilance dans le cadre de ses opérations en Ouganda. En Australie, le 25 octobre, un projet de résolution déposé lors de l’assemblée générale de la compagnie aérienne Qantas – pour lui demander de justifier sa politique de transport des personnes expulsées du territoire australien au regard du droit international – a recueilli près de 24 % des voix. Les liens entre les initiatives classiques des ONG, celles des investisseurs financiers et les actions en justice sont de plus en plus étroits. Mais la réduction des risques d’atteinte aux droits humains et environnementaux ne suffit pas à construire une RSE solide. Il convient aussi de s’impliquer dans le renforcement des bonnes tendances. A ce titre, le cas de l’Ethiopie mérite qu’on s’y arrête. Le pays, qui semble s’engager dans la voie de la démocratie, pourrait être regardé avec bienveillance par les investisseurs lorsqu’ils devront arbitrer l’allocation de leurs ressources disponibles, car la consolidation de l’environnement économique et politique peut être bénéfique pour tous. A condition que ces arbitrages s’effectuent dans le cadre de politiques claires et sans ambiguïté.