On parle beaucoup de la blockchain, une technologie permettant de transmettre et stocker des données numériques de manière décentralisée. Si cette technologie comporte des inconvénients, notamment une relative complexité, une certaine lourdeur technologique et une consommation d’énergie considérable, elle présente aussi de nombreux avantages, en particulier celui de rendre transparentes, traçables et infalsifiables les informations contenues dans la chaîne de blocs. Le groupe Volkswagen a annoncé, le 18 avril, qu’il avait rejoint le réseau collaboratif sectoriel lancé en janvier par IBM. Ce réseau utilise la plate-forme blockchain d’IBM et le projet Hyperledger initié par la fondation Linux. Il vise à tracer, presque en temps réel, le cobalt utilisé dans les batteries des véhicules électriques tout au long de la chaîne logistique, afin de s’assurer que l’ensemble des processus respecte les principes d’approvisionnement responsable du RCS Global Group. Ces principes s’appuient sur le guide de l’OCDE sur le devoir de diligence pour des chaînes d’approvisionnement responsables en matière de minerais provenant de zones de conflit ou à haut risque. Le cobalt est dans le viseur des organisations de défense des droits humains dans la mesure où son extraction en République démocratique du Congo (RDC) s’accompagne de nombreuses violations des droits humains et d’une exploitation des enfants. La plate-forme réunit également le constructeur automobile Ford, le fabricant de batterie LG Chem, le spécialiste en approvisionnement responsable RCS Global Group et la société minière Huayou Cobalt. Cette dernière avait pourtant, on s’en souvient, été mise en cause dans une enquête publiée au début de 2016 par Amnesty International. Parions que cette initiative, qui prévoit d’élargir son champ à d’autres minerais, lèvera les doutes sur la qualité sociale des approvisionnements en cobalt via cette filière, à tout le moins sur l’origine du cobalt utilisé.