Au Bangladesh, l’industrie textile emploie de 3,5 à 4,5 millions de personnes (sur une population active de 61 millions de personnes environ) et approvisionne les plus grandes marques mondiales. Selon une étude récente du think tank bangladais Centre for Policy Dialogue, près de 60,8 % des travailleurs du secteur sont des femmes. Si le chiffre est en baisse, de nombreuses femmes sont encore particulièrement exposées à des conditions de travail indignes. Le 6 avril, à quelques jours de la commémoration du tragique effondrement du Rana Plaza (qui avait causé la mort, le 24 avril 2013, de plus de 1 100 ouvriers), la principale association bangladaise des professionnels de l’industrie du vêtement, la Bangladesh Garment Manufacturers and Exporters Association (BGMEA), a élu à sa tête Rubana Huq, directrice générale du groupe Mohammadi. Elle prendra ses fonctions le 20 avril pour une durée de deux ans. C’est la première femme élue à la présidence de la BGMEA. Peu après son élection, elle a annoncé qu’elle allait s’employer à renforcer le leadership féminin dans le secteur et aider les femmes à mieux faire valoir leurs intérêts. Elle a ajouté que les entreprises devaient renforcer leurs mécanismes de surveillance en matière de sécurité et « qu’en tant que femme […, son] attitude à l’égard des défis auxquels font face les travailleuses [serait] différente et plus empathique ». Si certains défenseurs des droits humains estiment que cette élection est une bonne chose, ils doutent aussi de la capacité (voire de la totale volonté) de Rubana Huq à changer en profondeur le système.