Dans le monde, le nombre de personnes qui intègrent les classes moyennes progresse et la quantité de vêtements achetée chaque année par chacune de ces personnes augmente elle-même rapidement sous l’effet de certains phénomènes, comme la fast fashion. Ces deux facteurs produisent une accélération des impacts environnementaux générés par l’industrie de la mode. Un groupe de parlementaires britanniques (Environmental Audit Committee – EAC) issus de plusieurs partis politiques a publié le 19 février un rapport dans lequel les impacts sociaux et environnementaux négatifs du secteur sont passés en revue. Ce rapport souligne également que 300 000 tonnes de vêtements sont jetées chaque année et incinérées ou mises en décharge dans le pays et que l’approche volontaire destinée à améliorer la durabilité du secteur de la mode est un échec.
En conséquence, il préconise que le respect des objectifs du plan d’action pour des vêtements durables soit rendu obligatoire pour tous les détaillants dont le chiffre d’affaires annuel est supérieur à 36 millions de livres sterling. Le document recommande également : un renforcement de la loi sur l’esclavage moderne ; l’instauration d’une loi sur le devoir de vigilance « comme en France » ; une implication des pouvoirs publics pour accélérer le recours au numérique, afin d’améliorer la traçabilité des approvisionnements ; une augmentation de la recherche pour disposer d’un panorama complet des impacts des différentes fibres ; une réforme de la fiscalité, de manière à récompenser les entreprises dont l’impact sur l’environnement serait moindre et pénaliser les autres ; l’instauration d’une taxe d’un penny par vêtement produit (qui pourrait être utilisée pour améliorer le système de collecte et de tri dans le pays) ; et l’intégration de cours de conception, création et raccommodage des vêtements, etc. dans les programmes scolaires.