BlackRock ne s’est déclaré en faveur de l’intégration des grands enjeux de société dans sa stratégie de gestion (voir IE) que très récemment. Bien que nouvelle, cette orientation de la plus importante société de gestion au monde (6 000 milliards environ d’actifs gérés), a représenté un signe fort vis-à-vis de la communauté financière. L’implication reste toutefois timide et le président-directeur général de la société, Larry Fink, a déclaré au début de 2018 qu’à ses yeux, participer à la course aux procurations pour les assemblées générales était une perte de temps. Ce n’est pas l’avis de douze organisations d’engagement actionnarial américaines, britanniques, suisses, australiennes et sud-africaines qui lui ont adressé une lettre le 11 janvier dernier, dans laquelle elles lui demandent de combler l’écart entre ses intentions affichées et la réalité – dont le bilan est plus mauvais que celui d’autres grands gestionnaires d’actifs internationaux – et d’appuyer davantage les résolutions d’actionnaires portant sur les questions climatiques. Selon ces organisations, une telle option serait préférable au choix actuel de la société de gestion, qui consiste à privilégier « l’engagement privé », et lui permettrait, de surcroît, d’honorer ses obligations fiduciaires. Dans leur lettre, les signataires demandent explicitement à BlackRock de soutenir plusieurs propositions d’actionnaires et précisent que la liste n’est pas exhaustive.