Mark McVeigh a vingt-trois ans et cotise depuis 2013 au fonds de retraite australien REST (Retail Employees Superannuation Trust). Il ne pourra pas accéder à son épargne avant… 2055. Le 24 juillet, il a déposé un recours contre la société dépositaire du fonds au motif qu’elle ne lui avait pas transmis les informations auxquelles la loi lui donne droit pour prendre une décision éclairée au sujet de la gestion du fonds et des conséquences financières afférentes, et ce en dépit de plusieurs demandes de sa part et de celle de son avocat depuis août 2017. Ces demandes portaient notamment sur les diligences et actions engagées par le fonds pour répondre spécifiquement aux risques induits par le changement climatique. Dans leur réponse, les administrateurs de la société n’ont, selon Mark McVeigh, apporté « aucune information réelle et n’ont pas indiqué de stratégie ou de réel plan permettant de faire face aux changements climatiques et aux risques encourus ». Cette affaire, la première du genre en Australie, intéresse au plus haut point les juristes et les avocats, qui estiment qu’elle pourrait avoir des répercussions sérieuses sur les informations transmises par les fonds de pension australiens (qui détiennent un quart de la capitalisation boursière du pays environ) et sur la manière dont ils gèrent l’épargne qui leur est confiée.