Dans son rapport annuel, le groupe Vivendi souligne sa volonté de participer activement au développement local, notamment en prônant la diversité culturelle, en faisant la promotion des artistes locaux et en les aidant à vivre de leur activité artistique. Sa filiale Canal+ poursuit du reste son déploiement en Afrique et se définit comme le premier opérateur de télévision payante par satellite en Afrique francophone. Outre le développement purement économique que cette stratégie favorise, elle facilite aussi l’accès des publics locaux à la culture et la promotion des artistes locaux. Cela étant, depuis plusieurs mois, le Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida) tempère quelque peu cette présentation en reprochant au groupe Canal+ de ne pas respecter la législation locale en exploitant du contenu audiovisuel de créateurs ivoiriens sans le consulter. En novembre 2017, le groupe Canal+ et sa filiale ivoirienne, Canal+ Côte d’Ivoire, ont sollicité la Haute Autorité de la communication audiovisuelle du pays (Haca) afin de régler ce différend à l’amiable. Canal+ explique sa position en précisant qu’il a obtenu des autorisations auprès des sociétés d’auteurs en France. Mais début mai, Irène Vieira, la directrice générale du Burida, a réaffirmé son point de vue en précisant que la position de Canal+ n’était pas justifiée, qu’elle privait de nombreux créateurs ivoiriens d’une « juste rémunération de l’exploitation de leurs œuvres » et qu’elle ne correspondait pas à l’idée qu’elle se faisait de la justice sociale.