Le phénomène de spoliation des terres est dénoncé depuis de nombreuses années, tant par les ONG que par certaines organisations internationales comme la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture). Ces pratiques, organisées par certains Etats, conduisent à des déplacements de population, souvent forcés, et à un détournement des terres destinées aux cultures vivrières en faveur d’une agriculture orientée vers l’exportation ou une utilisation agro-industrielle. Dans une interview accordée au Point le 30 mars dernier, la vice-présidente de l’association Enda Tiers Monde, dont le siège est à Dakar, a dénoncé la complicité des autorités sénégalaises dans l’appropriation des terres. Quelques jours plus tard, le 4 avril, le Premier ministre du Niger a annoncé quant à lui la création d’un comité dont la mission est de remettre au gouvernement, d’ici à trois mois, un projet de loi sur la question de l’accaparement des terres et de la privatisation des pâturages.