La révolution robotique est en marche : le coût de fonctionnement des robots et des imprimantes 3D diminue très rapidement et cette tendance devrait encore s’accélérer, menaçant au passage de nombreux emplois. Pour autant, certains observateurs estiment que cette évolution ne devrait pas affecter à court terme les pays à bas coût de main-d’œuvre. Dans une étude publiée le 19 mars, le think tank britannique Overseas Development Institute (ODI) vient toutefois ébranler cette thèse. Selon les auteurs, si le coût des robots intervenant dans la fabrication des produits manufacturés est susceptible de devenir inférieur à celui de la main-d’œuvre d’ici à 2023 aux Etats-Unis, dans les pays d’Afrique subsaharienne, le croisement des courbes pourrait se produire plus tôt que prévu. Ainsi, au Kenya, il pourrait intervenir dès 2034, et entre 2038 et 2042 en Ethiopie. Ce phénomène pourrait générer un chômage de masse et être accentué, sous l’effet de l’augmentation des salaires et du coût des transports, par un mécanisme de retour vers les pays développés de certaines activités industrielles délocalisées au cours des dernières décennies (reshoring). Mais il pourrait également constituer une opportunité pour les pays africains, à condition que ceux-ci développent activement les capacités techniques des populations et renforcent les activités les moins exposées à la robotisation.