Le 2 mars, une coordination d’investisseurs a inscrit un projet de résolution à l’ordre du jour de l’assemblée générale du groupe minier anglo-australien Rio Tinto, assemblée qui se tiendra simultanément à Londres et à Melbourne le 18 avril prochain. Ce projet demande à la compagnie de dévoiler les cotisations versées depuis 2012 à diverses associations d’entreprises impliquées dans des actions de lobbying : Minerals Council of Australia (MCA), NSW Minerals Council (NSWMC) et Queensland Resources Council (QRC). Il réclame également que la cohérence entre les actions de lobbying menées par le MCA et les positions de Rio Tinto soit examinée et que les conditions requises pour que Rio Tinto quitte le MCA soient communiquées. Les tenants de cette résolution soulignent que le MCA et d’autres lobbies ont mené des campagnes ayant abouti en 2014 à l’abrogation de la taxe carbone et de la taxe spéciale sur les bénéfices réalisés par les mines de charbon et de fer en Australie et qu’ils incitent le gouvernement du pays à subventionner les centrales à charbon. La coordination est menée par l’Australian Centre for Corporate Responsibility (ACCR) et elle est soutenue par le régime de retraite australien des administrations locales (Australian Local Government Super), le Conseil des fonds de pension de l’Eglise d’Angleterre (Church of England Pensions Board) et le Septième fonds de pension national suédois (Seventh Swedish National Pension Fund – AP7). Ensemble, ils gèrent 87 milliards de dollars d’actifs et détiennent 0,1 % environ du capital de Rio Tinto. La coalition avait déposé un projet de résolution similaire, le 16 novembre 2017, lors de l’assemblée d’une autre compagnie minière anglo-australienne, BHP Billiton. Bien que la résolution ait recueilli un peu moins de 10 % des suffrages, le conseil d’administration de BHP a accepté d’analyser les positions de plusieurs associations auxquelles la compagnie avait adhéré – parmi lesquelles le MCA dont elle a menacé de se retirer s’il ne mettait pas un terme à ses campagnes sur les questions climatiques et énergétiques – et d’envisager son retrait de l’Association mondiale du charbon (World Coal Association).