L’industrie textile est l’un des secteurs où les conditions de travail sont les plus mauvaises. Si des mesures sont adoptées à travers le monde pour remédier à cette situation, elles sont encore largement insuffisantes et les contrôles, trop souvent prévisibles, ne permettent pas de déceler les cas de non-conformité. A la suite de la tragédie du Rana Plaza (en avril 2013, plus de 1 100 personnes avaient perdu la vie dans un faubourg de Dacca, lors de l’effondrement d’un immeuble dans lequel étaient concentrés plusieurs ateliers de confection), la communauté internationale a pointé du doigt le Bangladesh, troisième exportateur mondial d’articles textiles. Mais la situation est également critique dans d’autres pays, comme en Inde, cinquième exportateur mondial de vêtements. Ici comme ailleurs, les ouvrières et ouvriers hésitent à dénoncer les mauvais traitements dont ils sont les victimes (harcèlement, retenue sur salaire, heures supplémentaires abusives…) par peur des représailles. Pour lutter contre ce phénomène, un syndicat, le Tamil Nadu Textile and Common Labour Union, a mis un numéro vert à disposition des quelque 30 000 travailleurs du secteur textile répartis dans cinq districts de l’Etat du Tamil Nadu. Depuis le 21 janvier, ceux qui le souhaitent peuvent ainsi appeler gratuitement et anonymement un numéro de téléphone dédié et entrer en contact avec un représentant syndical ou un juriste pour exposer les abus relevés sur leur lieu de travail. Cette plate-forme interactive a été développée par la petite société indienne Gram Vaani et pourrait être déployée dans tout l’Etat du Tamil Nadu.