Parmi les aspects qui déterminent l’impact réel d’une redistribution de la valeur produite par les activités d’une entreprise sur le développement (local et global) figure la part des biens et services achetés localement. Dans certains secteurs d’activité, comme celui des hydrocarbures, les législations sont de plus en plus nombreuses à prévoir un pourcentage minimal obligatoire de « contenu local » dans les contrats pétroliers. Reste que les calculs peuvent prêter à interprétation. C’est le cas du champ pétrolier Egina, un projet en eau très profonde au Nigeria, « en majorité développé localement pour accélérer les transferts de technologies et développer le tissu industriel local » (site Internet de Total, 15 décembre 2017), dont la mise en production doit débuter en 2018. Or, le Sénat nigérian serait entré en possession de documents selon lesquels Egina ne profiterait qu’à Total et à ses partenaires. Aussi a-t-il demandé au groupe pétrolier français de lui fournir des informations précises sur plusieurs points permettant d’apprécier le montant du contenu local du projet (montant des taxes déjà payées, des salaires du personnel local et étranger, proportion d’expatriés…).